Venise for ever.

Venise for ever.

CURIOSITES


VENISE, LA ROUGE !

 

La Sérinissime, raffinée et bourgeoise, a eu aussi un passé industriel, dédié aux arsenaux, qu'illustre la présence encore étonnante du parti Rifondazione Comunista. Lors de la chute de l'URSS, en 1991, le Parti Communiste Italien, qui fut, avec le PCF, le plus puissant parti communiste d'Occident, se saborde, la majorité réformiste créant un nouveau parti, le Parti Démocrate de la Gauche, acceptant l'économie de marché. Une minorité, la refusant, créa Rifondazione Comunista, perpétuant le combat de l'ex-PCI, qui, apparemment, a été crée à nouveau, en 2016.

En me balladant calle Nuova, à Castello, pas loin de la via Garibaldi, voici que je tombai sur la superbe façade du local de Rifondazione, au 2061A, jouxtant le rio de la Tana. Une façade très "old fashion", 

 

 

qui jouxte un Christ étonnant.

 

 

Dedans, on pouvait apercevoir toute une série de photos du Che.

 

 

En marchant dans Strada Nova, longue rue commerçante à Cannaregio, voici que je tombais sur un jeune barbu,  qui distribuait le journal de Lotta Comunista, mouvement marxiste-léniniste niant le côté "socialiste" de l'URSS et de la Chine maoïste. J'entamais une discussion, en espagnol, lui avouant ma surprise de le voir distribuer ce journal dans la cité des Doges, antre de la bourgeoisie ! Il m'avoua qu'il était tout aussi surpris de discuter avec un passant qui connaissait Amedeo Bordiga, vieux communiste et théoricien italien, que plus personne ne connaît, à part les initiés. Je fis ma BA de la journée en lui achetant son "canard" en ayant, en prime, la tête de Lénine !

 

 

Quelques jours après, je le revis dans le quartier de Castello, près de la Biennale, où, avec un compagnon, il distribuait son Journal. Il m'avoua d'ailleurs qu'il travaillait dans le secteur de l'imprimerie et qu'il était de Vicence, une ville à l'Est de Venise.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. En parcourant les quais de la Giudecca, me voici retombant sur un local de Rifondazione Comunista ! La porte était ouverte, j'entrais pour regarder les affiches, nombreuses, qui représentaient les icônes du communisme international.

 

 

Une vieille femme apparut, et m'expliqua, avec nostalgie, la nature de son combat, à Venise, et me montra une affiche de son défunt compagnon, un communiste, qui arborait le drapeau soviétique sur la place Saint-Marc, dans les années 70. L'émotion persait dans sa voix.

 

 

C'était tout à fait curieux de constater, dans la cité des Doges, cette permanence d'une présence communiste, souvenir d'un lointain passé industriel, qui s'accrochait encore à ces effigies du communisme international.

 

 

 

 


31/07/2017
0 Poster un commentaire